Documentos de la Nunciatura
Apostólica de Madrid
SOBRE LAS APARICIONES DE EZKIOGA
(1931-1934)
II
EL DOSSIER ECLESIÁSTICO
B
DOCUMENTACIÓN DE LA NUNCIATURA
DE MADRID
Documento 9
ASU, Prot.2015/1933, f
.2-5.
Copia de la carta
escrita al Obispo de Vitoria, enviada a
la Secretaría de Estado.
Traducción del original
español al francés por R. de Rigné
Carta de Sebastián L. de Lerena
al Obipo de Vitoria
A S.E. Mgr. L´évêque de Vitoria
Francisco
María Aguirre et son épouse Bernarda Odría, parents de la petite Benita
Aguirre, de Legazpia, Nieves Garayalde de Tolosa, Teresa de Epalza et Sebastián
L. de Lerena, de Bilbao, tous croyants très fermes d´Ezkioga, qui eurent
l´honneur d´être reçus le 23 de ce mois en audience par son Excellence; pour
n´avoir pas pu être entendus dans les loyales et sincères explications qu´ils
voulaient donner à leur Prélat bien aimé comme. fils très fidèles, et ayant
reçu son autorisation expresse, se permettent de lui adresser cette
respectueuse et exacte exposition de ce qui est survenu par rapport à la
récente ordonnance de son Excellence, de ne pas retourner à Ezkioga et de
privation des Sacrements qui pèse sur la petite Benita Aguirre, et d´une
manière spéciale pour faire constater, comme. un tribut obligatoire à la vérité
et à la loyauté de bons fils, les deux révélations de cette enfant, qu´elle eut
les jours mêmes où lui fut imposée ladite sanction et la seconde de ces
révélations est inconnue de Son Excellence.
Mais pour comprendre sans difficulté le sens et la portée de
cet écrit, il ne faut pas perdre de vue notre conviction que c´est la Très
Sainte Vierge qui nous parle à Exkioga et que, public et notoire est son désir
exprimé par tous les voyants depuis le commncement des apparitions, que tout le
monde se rende à la montagne qu´Elle même a nommée MA MONTAGNE SAINTE, pour y
prier et la glorifier.- Et maintenant, avec la prohibition de Son Excellence,
que nous respectons, il est de toute évidence qu´il se produit une lutte entre
deux volontés, entre deux commandements: celui de la Très Sainte Vierge qui
nous appelle à Ezkioga, et celui de notre bien-aimé Prélat qui l´interdit,
ainsi est posé un probléme de la plus grande gravité et qu´il est IMPOSSIBLE DE
RESOUDRE, jusqu´à ce que se détermine d´une manière INDUBITABLE ET DEFINITIVE
si c´est effectivement la Très Sainte Vierge qui apparaît à Ezkioga.
Raisonnant sur cette base nous présenterons en toute loyauté
notre modeste opinión sur les deux révélations de la petite Benita Aguirre, du
14 et du 16 de ce mois.- Jointes, ces révélations se complètent, s´éclairent et
se fortifient, parce que dans la première la Très Sainte Vierge pose le prncipe
–qui est celui de l´Eglise à savoir que
la volonté de la Reine des Cieux, étant la volonté de Dieu, se trouve au-dessus
de toutes les volontés humaines, et la seconde, sans contredire en rien ce
principe, nous montre clairement comment Dieu désire que nous agissions
toujours, en accomplissant les ordonnances de Ses Ministres, la question de
principe étant sauve.
En effet, la première révélation, copiée à la lettre, dit: « Quand
mon père m´a pporté l´avis de la part de Mgr. l´évêque (la prohibition
de monter à la montagne d´Ezkioga) je suis restée en gran doute, ne sachant que
faire et je pensai: Comme j´ai le
bonheur de voir la Très Sainte Vierge, je vais luis demander ce que je dois
faire.- Je voulais obéir à Mgr. l´éveque, mais comme. je ne savais que
décider.- Quand nous arrivâmes à Ezkioga je Lui demandai de répondre à ma
pensée et aussitôt Elle me répondit avec ces paroles: « Tous les ennuis qu´on
te cause sont des épreuves et tu n´as pas à obéir; car les événements prendront
une autre tournure”.“Je peux affirmer que ces paroles furent bien de la Très
Sainte Vierge.”
14
mai 1933 BENITA AGUIRRE
Cependant, le jour suivant l´enfant obéit sans réserves à
l´ordre de Son Excellence, promettant par écrit de ne pas retourner à Ezkioga
et faisant connaître les termes de la révélation ci-dessus, et son Excellence,
supposant qu´elle était d´origine satanique, décréta aussitôt l´ordre
douloureux de priver l´enfant des Sacrements, la plongeant avec ses parents et amis
dans le plus grand chagrin.
Et les
choses sont ainsi parce que l´interprétation de cette révélation isolée, peut
donner lieu à erreur si on ne connaît pas la suivante et si on ne les met en
relations entre elles.- Ainsi nous nous souvenons par analogie de l´erreur,
célèbre dans l´Histoire, qui mena Sainte Jeanne d´Arc au martyre.- Laquelle
s´élevant, PAR ORDRE DE SES VOIX, contre la quasi totalité de l´Episcopat
français, aussi bien de son parti que de celui qui la jugeait mérita – parce
que les temps et les coutumes étaient autres
d´être brulée vive comme. hérétique et sorcière, faisant peser sur elle
una réputation d´ignominie jusqu´à ce que 25 ans plus tard, l´Eglise Romaine,
toujours trés sage, décréta le procès de réhabilitation qui fut la première
étape de son élévation sur les autels.- AINSI DIEU EPROUVE SES SAINTS, comme.
dit un Prélat connu, en reconnaissant l´innocence de la victime d´un procès qui
a une étroite relation avec celui que nous occupe maintenant.
Il est donc convenable et c´est por nous une obligation
stricte de faire connaître à Son Excellence le contenu de la seconde révélation
que reçut l´enfant dans sa maison le 16, et dont voici le texte: “La Vierge apparût en Dolorosa avec quatre
anges.- Elle m´a dit qu´en obéisant à Mgr. l´éveque nous avions très bien fait
et que Jésus on a été très content.- Et que la responsabilité demeure sur ceux
qui m´ont obligé à signer et qu´Elle tiendra compte de ce que nous souffrons de
ne pouvoir retourner à Ezkioga.- Après Elle me parla un peu du chatiment.- Et
Elle me dit que je La verrais dans la maison presque tous les jours.- Et Elle
disparut en me donnant sa bénédiction”.
16 mai 1933. BENITA AGUIRRE
Et c’ est ainsi qu´il n´y a pas contradiction entre les deux
révélations; au contraire: l´une sans l´autre ne peut être interprétée avec
certitude.- Car la première révélation, sans la seconde, pourrait être
considérée comme. un acte de rébellion très grave si l´on n´admettait pas que
c´est la Vierge qui y parle.- Et la seconde sans la première, pourrait faire
douter de la réalité des visions.- La confrontation des deux, par contre,
révèle une belle doctrine et produit une grande lumière qui fait reconnaître la
réelle présense de la Très Sainte Vierge à Ezkioga.- Car il nous semble
difficile, que sans une inspiration du Ciel, une enfant de onze ans puisse
s´exprimer et se conduire comme. l´a fait Benita Aguirre.- Et l´on voit
ressortir cette inspiration d´une manière remarquable dans la dernière ligne de
la première révélation, qui certainement n´est point passée inaperçue de Son
Excellence: JE PEUX AFFIRMER QUE CES PAROLES FURENT BIEN DE LA TRES SAINTE
VIERGE.
Il est certain que sans cette certitude absolue, totale,
exempte de toute espèce de doute que possède l´enfant quant à l´origine de sa
révélation et qu´elle s´est crue obligée de consigner, le contenu de ladite
révélation pourrait être réellement considéré comme. quelque peu intolérable.
Notre science religieuse est, par malheur, très insuffisante;
mais cependant, dans une des parties les plus connues de l´Evangile nous voyons
Notre-Seigneur donner la même norme de conduite et établir une doctrine
semblable à celle qui se dégage des deux révélations de la petite Benita, on
disant devant les autorités de l´Eglise d´Israël, alors la légitime, qu´il
était le Fils de Dieu et viendrait un jour sur les nuées pour juger les vivants
et les morts.- Mais une fois cette vérité établie, comme. question de principe,
pour qu´on ne pût douter de Sa Divinité, nous Le voyons aussi se soumettre en
silence aux exigences de ceux qui ne pouvaient comprendre le caractère divin de
ses paroles.
En conséquence logique de tout cet exposé, nous pensons que
seule UNE DECLARATION SOLENNELLE de la présense ou de l´absence de la Très
Sainte Vierge, de la réalité ou de la fausseté des apparitions, peut élucider
le problème.- D´ailleurs l´unique et constant désir des vrais croyants
d´Ezkioga a été et est toujours qu´une commission d´enquête canonique,
réunissant toutes les garanties désirables de certitude, comme. l´Eglise seule
sait le faire, étudie tout, recueille toute espèce de détails et de preuves,
favorables ou adverses, et qu´en fin de compte, déclare par une sentence ce
qu´il y a de certain, de bon et de vrai, parmi tant de manifestations d´ordre
surnaturel que nous avons sous les yeux.
Ici se terminerait notre exposition s´il n´était survenu
depuis, pour la petite Benita et ses parents, le calvaire le plus pénible et le
plus inexplicable qui se puisse.- Car le Curé de Legazpia, animé, sans aucun
doute, de la meilleure intention et donnant des preuves d´un zèle aussi ardent
qu´aveugle, n´a reculé devant aucun moyen pour obtenir que la petite signe
l´écrit que voici: “Bien qu´il soit
véritable que j´aie présenté à Mr. le Curé un écrit où j´ai dit que la Très
Sainte Vierge m´a dit de ne pas obéir à Mgr. l´éveque, j´ai déclaré verbalement
et maintenant je le fais par écrit, que ce ne peut être chose de la Vierge,
prommettant de ne pas retourner à Ezkioga, confessant que j´ai péché gravement,
et je me soumets en tout à l´autorité de Mgr. l´évêque et je le prie de tout
coeur que lorsqu´il croira convenable de me pardonner les peines que j´ai
méritées par ma très mauvaise conduite, il me pardonne.- Je baise l´anneau de
son Excellence Illustrissime, et suis son humble servante.”
Comme il est naturel, la petite Benita a repoussé de toute
son énergie cette formule de rétractation, car elle n´était pas conforme à la
vérité et il s´y trouvait des affirmations contraires à ses plus chéres et
enracinées convictions.- Elle a promis et elle est disposée à obéir toujours en
tout, en donnant toutes preuves de soumission et d´obéissance qu´on exigera,
mais sans faillir à la vérité et sans nier que c’est la Sainte Vierge qui lui a
parlé.
Nous joignons un écrit signé par la même Benita Aguirre,
sollicitant humblement que les sanctions qui on été prises contre elle soient
levées et faisant les plus sincères protestations de soumission et de fidélité
à l´Eglise et à ses dignes Ministres.
Par tout cet exposé, et tenant compte que la petite Benita
même en intention n´a pas réalisé le plus petit acte d´insoumission ou de
désobéissance, aux ordres de Son Excellence, qu´elle les a accomplis et
continue à les accomplire scrupuleusement, et que maintenant même, aussi bien
que ses parents n´ont d´autre désir que de donner une preuve digne et véridique
de fidélité aux autorités de l´Eglise, nous supplions avec instance notre
bien-aimé Prélat de bien vouloir lever la très grave sanction de privation de
Sabrements et la prohibition de retourner à Ezkioga, qui pèse sur la petite
Benita Aguirre, avec la sécurité qu´en agissant ainsi il donnera la plus grande
gloire et satisfaction à la Divine Mère des Miséricordes, María Santísima.
Nous baisons l´anneau de Son Excellence Illustrissime en
preuve de soumission et de respect ainsi que le doivent les fils très fidèles
de L´Eglise.
À
Ezkioga, le 27 Mai de 1933
Signent
Francisco
María Aguirre
Bernarda
Odría
Nieves
Garayalde
Teresa de
Epalza
Sebastián L.
de Lerena
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